SIALO 10 : Une journée dédiée à l’Irrigation et à la mécanisation assortie des approches innovantes
Au Togo, 70% de la population sont des agriculteurs mais éprouvent des difficultés à assurer 100% de couverture alimentaire dans le pays. Selon les techniciens agricoles, cette insuffisance est due à l’état rudimentaire des techniques agricoles, de l’absence de nouvelles technologies et la rareté de la pluie, malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics.
Le Salon International de l’Agriculture et de l’Agro-alimentaire (SIALO) a dédié la journée du mardi 17 octobre 2023 à l’Irrigation et à la mécanisation agricole. L’événement a réunit les experts, agriculteurs, financiers et entrepreneurs agricoles au tour des partages d’expériences et d’approches innovantes en réponse aux problèmes liés au secteur.
Face à cette situation, les experts appellent à plus de volonté politique visant à accélérer le processus de mécanisation, de la nécessité de recourir à l’Irrigation durable, l’utilisation de nouvelles technologies agricoles et l’accès au financement à un taux d’intérêt réduit.
La réponse à la faible productivité agricole et moyen pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, selon les intervenants, est la maîtrise de l’eau à travers les techniques d’irrigation, à l’utilisation de nouvelles technologies agricoles et surtout l’accès au financement à un coût réduit.
« Le rendement est faible par rapport au crédit . L’intérêt du crédit se situe entre 12 à 24 % contre 5% de rentabilité agricole. Le sacrifice à faire pour une vraie mécanisation de l’agriculture, est la subvention forte par l’Etat. Seul l’Etat peut supporter un taux d’intérêt faible à travers ses subventions puisque le producteur ne peut pas s’offrir les équipements à travers des prêts bancaires dont le taux d’intérêt demeure excessif. L’achat d’équipements agricoles dont le taux d’intérêt est au-delà de 6% est une perte pour le producteur parce que l’investissement agricole est risqué. Lorsqu’on fait les calculs basés sur la ration du rendement et le coût, la rentabilité d’investissement agricole est de 5 % donc inférieur », ont-ils soutenu. Pour eux, même le coton qui est le produit le plus rentable et qui peut favoriser la mécanisation, connaît un faible rendement. « L’excès du coût des intrants par rapport à un coût bas des produits sur le marché, est également un frein pour la mécanisation de l’agriculture », a-t-il indiqué.
Des efforts
« Le développement du Togo passera par le développement de l’agriculture », est convaincu le Président de la République Faure Gnassingbé lors du FOPAT étape de Dapaong. Cette volonté affichée au sommet de l’Etat est saluée par les acteurs. Des démarches ont été en effet, menées même s’il n’en demeure pas moins que les efforts demeurent à faire.
Ainsi, plusieurs réalisations ont été menées notamment l’agence de transformation agricole. Une nouvelle direction dédiée à l’entrepreneuriat et de financement agricole vient d’être adossée au ministère de l’agriculture ainsi que la mise sur pied d’une agence de transformation agricole. En outre, des aménagements de zones agricoles dans plusieurs localités sont en gestation afin de canaliser l’eau et assurer des irrigations (petites , moyennes et grandes irrigation) pour optimiser la production.
« Le Gouvernement est entrain de mettre les choses en place pour la maîtrise de l’eau et pour avoir des cultures de contre saison et permettre aux paysans de disposer une assise financière. On ne peut pas toujours attendre dame nature pour faire de l’agriculture. La mécanisation que nous faisons au niveau de la société CALAFE, est une mécanisation réfléchie. Nous sommes là pour appuyer les producteurs à la base pour atteindre leurs différents objectifs. L’agriculture togolaise est appelée à se développer un peu plus dans le futur. Le Gouvernant a compris qu’il faut associer les opérateurs économiques privés dans les politiques de développement du secteur. Je pense à un avenir radieux pour les agriculteurs, pour les opérateurs économiques et pour le Gouvernement. Dans la feuille de route gouvernementale, il y a les axes prioritaires à mener notamment la disponibilité des terres, des engins, la création des IFAD et les centres de mécanisations… Ce sont des perspectives à louer. Nous encourageons cette politique », a déclaré M. Lambert NAYANTE, expert Consultant en Agribusiness résidant en Allemagne, DG Groupe CALAFI.
L’objectif de cette Journée dédiée à l’Irrigation et à la mécanisation est de promouvoir les méthodes d’irrigation plus efficaces et plus durables qui répondent aux besoins en eau des cultures et des communautés, et qui améliorent le rendement et la qualité des cultures.
